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Tiers lieux

Des lieux libres et ouverts à tous pour coopérer, pour produire soi-même et à plusieurs, travailler et entreprendre autrement, développer des modes de vie durables, s’éduquer et se cultiver ensemble.

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On peut dire que les tiers-lieux se développent aujourd’hui à grande vitesse, ou, d’un autre point de vue, que les espaces de rencontre et de travail qui se créent aujourd’hui sont de plus en plus nombreux à se reconnaître sous cette appellation.

- Origine et concept
La notion de tiers-lieu, comme l’indique Antoine Burret dans son article « Étude exploratoire des Tiers-Lieux comme dispositif d’incubation libre et ouvert de projet » , « a été introduite par Ray Oldenburg (1989) pour commenter la naissance de nouveaux lieux, intermédiaires entre le domicile et le travail, adaptés à un style de vie urbain, individualisé et mobile. Selon cet auteur, la maison et les endroits de vie représentent les « premiers lieux », les places de travail représentent les « seconds-lieux ». Divergeant des espaces publics qui voient passer une foule hétérogène, les « tiers-lieux » représentent un espace dans l’ « entre-deux » où se cristallise une vie communautaire en permettant des échanges plus larges au niveau local. Selon Oldenburg (1989), il existe des caractéristiques communes aux Tiers-Lieux. Ils sont gratuits ou bon marché ; ils proposent de la nourriture et des boissons ; ils sont faciles d’accès, hospitaliers et confortables ; ils accueillent un public d’habitués et permettent de se faire de nouveaux amis ou d’en rencontrer des anciens. »
On lira avec intérêt l’intégralité de cet article sur ce lien
Le chercheur en sciences sociales Hugues Bazin, connu pour ses travaux sur les cultures urbaines, les ateliers-résidences et le travail de la culture, traite des tiers-lieux dans un article intitulé Les figures du tiers espace : contre espace, tiers paysages, tiers lieux. Il y insiste sur l’esprit d’ouverture, de diversité, de croisement des disciplines, d’auto-conception et auto-organisation par les usagers eux-mêmes.

- Le mouvement actuel des tiers-lieux
Une plateforme de partage de connaissance, Movilab, envisage elle aussi le tiers-lieu comme une fabrique de liens sociaux, un espace de croisements entre amateurs et professionnels, un foyer d’innovation et de co-création, un centre de ressources pour le territoire.
Les animateurs de cette plateforme proposent un wiki, site collaboratif, où sont présentés et se travaillent différentes approches, méthodes et thèmes, dont les tiers-lieux. Un manifeste, initié par Antoine Burret et Yoann Duriaux est consultable sur le lien : Manifeste des tiers-lieux
En janvier 2012, le groupe francophone des Tiers-Lieux a été créé par le biais notamment de la plateforme d’innovation sociale, spécialisée en intelligence collective Imagination for People. Ce groupe donne au tiers-lieu la définition que nous avons reproduite dans le chapeau de cet article : des lieux libres et ouverts à tous pour coopérer, pour produire soi-même et/ou à plusieurs, travailler et/ou entreprendre autrement, développer des modes de vie durables, s’éduquer et se cultiver ensemble.
« Appelé aujourd’hui « le réseau des Tiers-Lieux libre et Open Source francophone » (Tillios), ce groupe compte actuellement plus de 1200 membres. Il s’agit notamment d’espaces de travail collaboratif (coworking), de laboratoires ouvert de fabrication (fablabs) ou bien encore d’espaces permettant le partage de ressources et de savoirs, souvent dans le domaine de l’informatique (hakerspaces). Les espaces de télétravail, les espaces publiques numériques ou plus généralement tous les lieux où des individus peuvent se rencontrer et collaborer tendent également à se reconnaître sous le terme de Tiers-Lieu. »
Citons enfin La coopérative des tiers-lieux en Aquitaine qui met l’accent sur l’importance des tiers-lieux comme espaces favorisant le télétravail, réduisant les déplacements et permettant de vivre mieux, notamment en milieu rural.



MAJ - décembre 2014